Ce texte de László Moholy-Nagy, publié en 1947, un an après sa mort, peut être considéré comme la synthèse de sa conception du design ; conception forgée lors de son enseignement au Bauhaus entre 1923 et 1928 et de la direction du New Bauhaus en 1937 à Chicago, et nourrie de ses activités dans la publicité, notamment lors de son exil en Angleterre entre 1934 et 1937. Par de nombreux aspects, ce texte est encore d’actualité : relations entre technique, conception et fabrication, prise en compte de l’individu dans ses diverses facettes (physique, intellectuelle, affective) et dans ses rapports sociaux. L’économie est également l’un des axes structurant sa conception du design. Si sa comparaison entre l’Europe et les États-Unis est devenue inactuelle sous la pression de la mondialisation, en revanche, sa critique de la soumission du design aux impératifs de la logique économique basée sur la nouveauté constante et l’obsolescence programmée, est, elle, toujours d’actualité. À ce titre, ce texte peut être mis en relation avec celui d’André Gorz, « Le travail dans la sortie du capitalisme » et avec celui de Bernard Stiegler, « Perspectives : relations entre besoins, attentes et usages », dont bien d’autres textes sont lisibles sur le site d’Ars Industrialis [https://arsindustrialis.org/]. Il pourrait également faire écho au manifeste First Things First lancé par Ken Garland en 1963 [http://www.kengarland.co.uk/KG published writing/], et repris en 2000 par une trentaine de designers graphiques [http://indexgrafik.fr/first-things-first-2000-dabord-lessentiel-2000/]. Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive…
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Nouvelle méthode d’approche. Le design pour la vie
Présentation du texte de László Moholy-Nagy
Based on his experience as a teacher and advertising designer, Moholy-Nagy offers both a critical reflection on what design has become -submission to the logic of the market- since the avant-gardes of the 1920s and 30s, and an analysis of the essential aspects that need to be taken into account in design and manufacturing conditions. Discovering the potentialities of the technical system, investing them and thus conceiving new forms adapted to the conditions of the time: such should be the work of design. The author repositions the roles and actions of design in a global approach that invests all individual and social spheres. Its action is then transversal and, according to the author, should not be a specialty but an open attitude: “The great problem of design is that it must serve life”. Text submitted and presented by Annick Lantenois.